L’éthique chrétienne semble souvent paradoxale à première vue. Nous sommes appelés à aimer sans discernement mais aussi pour prioriser certaines relations. Nous sommes commandés de faire preuve de miséricorde aux étrangers, mais aussi de prévoir d’abord nos propres ménages. Ces tensions ne sont pas des contradictions mais plutôt un cadre pour l’amour à juste titre – celui qui reflète le cœur même de Dieu.
Récemment, les commentaires du vice-président JD Vance sur la priorisation des soins pour les plus proches de nous ont déclenché une discussion, en particulier sur la façon dont ils s’alignent sur les enseignements bibliques. Certains critiques soutiennent qu’une telle approche rétrécit la portée de l’amour chrétien, ce qui la rend exclusive plutôt que vaste. Cependant, une bonne compréhension des Écritures révèle que la priorité à son propre ménage ne nie pas la miséricorde universelle. Il le structure plutôt d’une manière qui reflète la conception de Dieu pour les relations humaines.
Deux passages semblent se tenir en tension qui expliquent le débat concernant les remarques de Vance: la parabole de Jésus du bon Samaritain (Luc 10: 29–37) et l’instruction de Paul en 1 Timothée 5: 8 que «toute personne qui ne prévoit pas à leurs proches, Et surtout pour leur propre ménage, a nié la foi et est pire qu’un incroyant. »
Le bon Samaritain illustre l’amour radical du Christ. En réponse à la question: «Qui est mon voisin?» Jésus raconte une histoire où le héros est un paria – celui qui traverse les frontières ethniques et sociales pour faire preuve de miséricorde à un inconnu blessé. Cette parabole établit que l’amour de voisins s’étend au-delà de l’identité culturelle ou nationale. Le Samaritain n’a pas demandé: «Cet homme fait-il partie de ma communauté?» avant de l’aider. Il a simplement vu le besoin et a répondu avec pitié, tandis que ceux qui se considéraient comme des supérieurs au Samaritain ont évité les soins.
Dans le même temps, le commandement de Paul en 1 Timothée établit qu’il y a des niveaux de responsabilité dans les soins. Il écrit dans une église qui était aux prises avec des questions de négligence, exhortant les chrétiens à assumer la responsabilité des propres membres de leur famille. Cela ne contredit pas les actions du bon Samaritain. Il garantit plutôt que l’amour chrétien est pratiqué fidèlement à chaque niveau de relation.
Les Écritures ne se contredisent pas, et il n’exige pas que nous choisissions entre la responsabilité familiale et la charité universelle. Au lieu de cela, il enseigne une éthique de l’amour ordonné. En termes pratiques, cela signifie trois choses.
Tout d’abord, chaque personne est notre voisin. L’amour chrétien ne fait pas de discrimination. Le bon Samaritain nous rappelle que la miséricorde n’est pas confinée par les frontières, l’ethnicité ou la familiarité. Quand quelqu’un a un besoin urgent et que nous avons les moyens d’aider, nous devrions.
Deuxièmement, certains voisins ont une plus grande réclamation sur nos soins. Alors que nous sommes appelés à aimer tous, l’Écriture reconnaît que nous avons des obligations uniques envers les plus proches de nous. Les parents ont un devoir spécial envers leurs enfants, les conjoints les uns envers les autres et les membres d’une église aux collègues croyants (Galates 6:10). Cette priorisation ne diminue pas la valeur des autres mais reconnaît que les soins commencent dans les cercles concentriques – passant de la famille à la communauté en passant par le monde plus large.
Troisièmement, l’hospitalité et la responsabilité radicales ne s’excluent pas mutuellement. Prioriser notre famille et notre communauté immédiate ne signifie pas ignorer les autres. Le bon Samaritain a agi parce qu’il avait à la fois la proximité et les moyens d’aider. De même, lorsque nous rencontrons ceux qui en ont besoin, nous sommes appelés à répondre dans l’amour, quel que soit leur parcours.
Le problème se pose lorsque nous négligeons les plus proches de nous à la recherche d’actes de charité lointains ou utilisons le devoir familial comme excuse pour ignorer la souffrance des autres. Aucun des deux extrêmes n’est biblique. Au lieu de cela, le modèle du Christ est celui de l’amour sacrificiel qui commence à la maison et s’étend vers l’extérieur.
Les chrétiens devraient rejeter toute fausse dichotomie entre prendre soin de son propre et aimer le monde plus large. Nous devons tenir les deux vérités: que nous avons une obligation particulière envers les plus proches de nous et que nous sommes appelés à étendre la miséricorde au-delà de ces relations immédiates lorsque l’occasion se présente.
En fin de compte, l’enseignement du bon Samaritain et de Paul en 1 Timothée ne sont pas en désaccord. Au contraire, ils peignent ensemble un tableau de l’amour chrétien holistique – celui qui commence à la maison, reste ouvert aux besoins des autres et refuse d’être lié par le tribalisme ou les préjugés. C’est l’éthique qui a façonné la pensée chrétienne depuis des siècles, et elle reste tout aussi pertinente aujourd’hui.