L’Europe se creuse la tête pour trouver une issue à la guerre de la Russie contre l’Ukraine. Les bombardements de roquettes, de missiles de croisière et de drones continuent de mettre le pays en détresse.
Bruxelles/Kiev – Les principaux pays européens de l’OTAN souhaitent discuter avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky d’un soutien supplémentaire au pays attaqué par la Russie. Selon les informations de l’agence de presse allemande émanant des cercles de l’alliance, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, inviterait à la réunion mercredi prochain (18 décembre) à Bruxelles. Il devrait également s’agir d’éventuelles garanties de sécurité en cas de cessez-le-feu.
Outre Zelensky, le chancelier fédéral Olaf Scholz (SPD) et les chefs d’État et de gouvernement de France, de Grande-Bretagne, d’Italie et de Pologne sont attendus à Bruxelles pour le sommet en Ukraine. De hauts représentants de l’UE, tels que la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, seront également présents.
L’un des sujets à débattre devrait donc être de savoir comment un éventuel cessez-le-feu futur en Ukraine pourrait être surveillé. Une option consiste à stationner une force internationale de maintien de la paix en Ukraine.
Le contexte des réflexions sur les garanties de sécurité est le scénario dans lequel Donald Trump, en tant que président américain, pourrait tenter de faire pression sur l’Ukraine et la Russie pour qu’elles négocient. Pour ce faire, il pourrait par exemple menacer de suspendre l’aide militaire de l’Ukraine si celle-ci refuse. À son tour, il pourrait menacer le président russe Vladimir Poutine d’étendre son aide militaire à Kiev si le chef du Kremlin refuse de négocier.
Frappes de roquettes lourdes contre les approvisionnements en énergie
La nécessité d’une sortie de guerre a été démontrée par une nouvelle frappe aérienne lourde menée par la Russie sur l’Ukraine vendredi matin, ciblant particulièrement les approvisionnements énergétiques. Le fournisseur d’énergie public ukrainien Ukrenerho et l’entreprise privée DTEK ont signalé de nouveaux dégâts dans leurs centrales électriques. Selon le décompte de Kiev, il s’agit de la douzième attaque de ce type cette année.
Zelensky a déclaré que plus de 90 missiles russes avaient été tirés sur des cibles dans son pays. « Nous avons réussi à abattre 81 roquettes », a-t-il écrit sur Telegram. Les avions de combat F-16 fournis par l’Occident ont intercepté à eux seuls 11 missiles de croisière russes. Avant l’attaque à la roquette du matin, la Russie avait également déployé près de 200 drones de combat pendant la nuit. « C’est l’une des plus grandes attaques contre notre système énergétique », a écrit le chef de l’Etat. Selon l’armée ukrainienne, quatre missiles hypersoniques Kinzhal ont été lancés depuis des avions de combat russes MiG-31.
Par mesure de précaution, des coupures de courant ont été introduites dans plusieurs régions pour éviter d’éventuelles surcharges du réseau. En raison de la frappe aérienne, les centrales nucléaires ukrainiennes ont dû à nouveau réduire leur production. Cette fois, cinq des neuf réacteurs en service ont été concernés, a annoncé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à Vienne sur Network X. De fortes fluctuations de tension dans le réseau, des incidents sur des lignes ou des sous-stations nécessitent un étranglement des réacteurs. L’AIEA avertit depuis longtemps que les attaques augmentent indirectement le risque d’incidents.
Zelenskyj demande une défense anti-aérienne
Zelensky a renouvelé son appel aux alliés occidentaux pour qu’ils fournissent davantage de systèmes anti-aériens. Des sanctions plus efficaces contre la Russie sont également nécessaires. « Le pétrole donne à Poutine suffisamment d’argent pour croire en sa propre impunité », a souligné le président. Il doit y avoir une réponse massive aux attaques russes massives. « C’est le seul moyen de mettre fin au terrorisme », a souligné Zelensky.
Moscou, à son tour, a qualifié cette frappe aérienne de réponse à une attaque de l’Ukraine avec des armes prétendument occidentales. Il s’agissait entre autres d’une attaque ukrainienne contre un aéroport militaire russe à Taganrog mercredi, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, selon l’agence de presse officielle russe Tass.
Le ministère de la Défense à Moscou a écrit sur Telegram que les forces russes avaient lancé en réponse une frappe massive contre les infrastructures pétrolières et énergétiques de l’Ukraine. Cela approvisionne l’armée et l’industrie ennemies.
Kremlin : planifier la fin de la guerre trop tôt
Concernant le débat européen sur les moyens de sortir de la guerre, le porte-parole du Kremlin a déclaré qu’il était prématuré de penser à une force internationale pour obtenir un cessez-le-feu. « Tout cela peut être discuté dans le cadre de négociations », a déclaré Peskov. Mais pour l’instant – comme il l’a décrit – seul Moscou est disposé à parler, pas l’Ukraine.
L’Ukraine n’est actuellement pas assez forte pour négocier avec Moscou, a déclaré le chef du bureau présidentiel ukrainien, Andriy Yermak. « Aujourd’hui, nous n’en sommes pas encore là. Nous manquons d’armes, nous manquons de statut », a-t-il déclaré jeudi à la télévision ukrainienne. « Nous parlons d’une invitation à l’OTAN et de garanties claires qui garantiraient que Poutine ne revienne pas dans deux ou trois ans ».