Viols au centuple : le parquet réclame la peine maximale pour son ex-mari au procès d’Avignon

Thibault Delacroix

Viols au centuple : le parquet réclame la peine maximale pour son ex-mari au procès d'Avignon

Pendant près de dix ans, il a drogué sa femme et laissé des inconnus la violer. Le parquet dresse un sombre tableau du principal prévenu à Avignon et réclame de nombreuses années de prison.



Avignon – Parce qu’il a drogué, abusé et fait violer sa femme par des inconnus pendant des années, le parquet a requis une peine maximale de 20 ans de prison contre le principal prévenu du procès pour abus d’Avignon. « 20 ans d’une vie, ce n’est pas rien », a déclaré la procureure Laure Chabaud. « C’est à la fois beaucoup et, compte tenu de la gravité des crimes commis et répétés, ce n’est pas suffisant. » Dominique Pelicot a avoué devant le tribunal les crimes commis contre son épouse Gisèle.

Gisèle Pelicot estime avoir été violée environ 200 fois en près de dix ans. Outre son ex-mari, qui l’a droguée, 50 hommes sont jugés, la plupart également pour viol aggravé. Les enquêteurs soupçonnent qu’une douzaine d’autres hommes ont été impliqués dans les crimes, mais ils n’ont pas pu être identifiés.

Le procureur Chabaud a souligné que Pélicot lui-même avait reconnu devant le tribunal avoir agi sans le consentement de son épouse afin, selon ses dires, d’asservir une femme émancipée. Il n’y avait aucune frontière pour lui, pas même les liens familiaux. Les enquêteurs ont également trouvé des photos nues de sa fille et de ses belles-filles au domicile de Pelicot, qui auraient été prises à leur insu. La fille craint d’avoir également été droguée et maltraitée par son père. Le principal accusé l’a nié à plusieurs reprises devant le tribunal.

« Il faut s’interroger sur sa sincérité », a déclaré le procureur Chabaud. Pelicot devrait être tenu pleinement responsable de ses actes. L’avenir s’annonce sombre. On disait que la personne âgée représentait un risque criminel élevé, qu’elle n’avait pas suffisamment d’introspection, qu’elle manquait d’empathie et qu’elle était têtue et froide.


Le procureur Jean-François Mayet a parlé d’un procès extraordinaire, tant par l’ampleur des crimes que par leur « gravité inimaginable ». Mayet a ajouté : « Ce processus a ébranlé notre société dans ses relations avec ses voisins ». Il ne s’agit donc pas seulement d’une condamnation ou d’un acquittement.