Trudeau démissionne, le Canada se réjouit

Thibault Delacroix

Trudeau démissionne, le Canada se réjouit

Justin Trudeau a démissionné lundi de son poste de premier ministre du Canada et de chef du Parti libéral, mais conservera ces deux fonctions jusqu’à ce que son parti choisisse un nouveau chef. De toute évidence, il ne voulait pas y aller, mais sa main a été forcée par les sondages montrant son parti avec seulement 16% de soutien, ce qui laisse présager un effacement électoral. Avec son caucus en révolte, il n’avait guère le choix.

Rarement dans l’histoire des nations occidentales un homme n’a présidé à un tel record d’échec pendant neuf ans. Il faudra des décennies au Canada pour s’en remettre, si jamais il y parvient.

Qui était Justin Trudeau? C’était un enfant riche gâté et narcissique. Il a hérité de dizaines de millions de dollars de son père, l’ancien premier ministre Pierre Trudeau, et n’a jamais eu à travailler un seul jour de sa vie pour gagner sa vie. Il a été un playboy, un enseignant et un homme politique, mais il n’a pas de réalisations significatives dans sa vie en dehors de la politique.

Après avoir fréquenté une école secondaire chic de Montréal, il a obtenu un baccalauréat en littérature de l’Université McGill en 1994 et un diplôme en éducation de l’Université de la Colombie-Britannique en 1998. Il s’est fait connaître en prononçant un éloge funèbre lors des funérailles de son père en 2000. a attiré l’attention des courtiers libéraux en coulisses. Il avait un joli visage, un nom célèbre et avait clairement soif de pouvoir. Le Parti libéral avait un leader et Trudeau avait un emploi.

Comment l’histoire jugera-t-elle son bilan ? Je suggère de considérer trois domaines principaux : l’économie, les libertés civiles et l’unité nationale.

Tout d’abord, considérons sa gestion de l’économie. Cela peut se résumer ainsi : il a rendu les Canadiens pauvres.

Le loyer mensuel d’un appartement d’une chambre à Toronto a doublé sous sa direction, passant d’environ 950 $ à plus de 2 000 $. Le logement est désormais inabordable pour la classe moyenne en raison de l’inflation et aggravé par une immigration incontrôlée. Sa solution ? Un flux constant d’aides gouvernementales destinées à acheter des voix. Mais ces cadeaux n’ont fait qu’augmenter les dépenses publiques, aggravant ainsi le problème en faisant grimper l’inflation.

En 2014, Trudeau a déclaré que « le budget s’équilibrera tout seul ». Mais que voulait-il dire dans le contexte ? Ce qu’il a dit, c’est que si l’on fait croître l’économie, le budget s’équilibrera de lui-même. Mais c’est vrai seulement si vous réduisez vos dépenses en même temps. Lorsqu’on lui a demandé au cours de cette même interview s’il tolérerait des déficits plus importants, il a répondu qu’il le ferait parce que les « investissements » sont nécessaires pour « relancer » l’économie. Le défaut fondamental était son hypothèse naïve selon laquelle une économie en croissance permet des dépenses illimitées.

En 2015, les électeurs ont confié la direction d’un pays du G7 à un homme inexpérimenté, sans qualification, doté d’un énorme ego et sans autre objectif que le pouvoir. Un peu plus de neuf ans plus tard, les pleins effets de cette décision se font sentir, et les Canadiens en souffrent.

Depuis 2022, le produit intérieur brut par habitant diminue au Canada tandis qu’il augmente aux États-Unis, ce qui porte l’écart entre les deux économies à son point le plus large depuis près d’un siècle. Étonnamment, Trevor Tombe, professeur d’économie à l’Université de Calgary, note : « Les États-Unis sont en bonne voie de produire près de 50 pour cent de plus par personne que le Canada ne le fera. Les provinces canadiennes les plus riches se classent désormais au bas de la liste des États américains. Le refus du gouvernement libéral d’autoriser l’exportation du gaz naturel canadien et son système punitif de taxe sur le carbone ont produit une pauvreté artificielle dans ce qui devrait être l’un des pays les plus riches du monde.

Deuxièmement, considérons la gestion des libertés civiles par Trudeau. Il a choisi de saper mille ans de libertés durement gagnées dans la tradition anglo-saxonne pour humilier ceux qui ont osé protester contre sa politique destructrice face à la pandémie de COVID-19. Trop fier pour négocier avec la protestation du convoi de camionneurs, il résolut de l’écraser par tous les moyens nécessaires.

Le 14 février 2022, Trudeau a invoqué la Loi sur les situations d’urgence, créée pour des situations telles que la guerre et les menaces à l’existence même de la nation, pour lutter contre les camionneurs. Il a débancarisé et déshumanisé les Canadiens ordinaires qui remettaient en question ses restrictions autoritaires liées à la COVID. Un peu d’humilité et de compromis auraient pu désamorcer la situation, mais il a préféré libérer son autoritaire intérieur et suspendre la Charte canadienne des droits et libertés.

Deux ans plus tard, un juge fédéral a statué qu’il « n’y avait pas d’urgence nationale justifiant le recours à la Loi sur les situations d’urgence », ajoutant que « l’action du gouvernement était déraisonnable et violait les droits des manifestants garantis par la Charte ». Pourtant, incroyablement, Trudeau n’a jamais exprimé de remords et n’a jamais subi de conséquences, sauf, bien sûr, la perte du soutien de la nation. Pour de nombreux Canadiens (moi y compris), ce fut le point de bascule.

Troisièmement, considérons sa gestion de l’unité nationale. Il a opposé l’Est à l’Ouest, les hommes aux femmes, les pauvres aux riches et les médias de plus en plus contrôlés par l’État à l’opposition politique. Il n’avait qu’un truc : diviser pour mieux régner. Il n’a jamais rassemblé personne ni facilité le consensus. Tout ce qu’il savait faire, c’était diaboliser l’opposition, monter un groupe contre un autre et laisser le pays dans un état fracturé avec des conflits étrangers se déroulant dans nos rues et des puissances étrangères hostiles interférant avec nos élections.

Il faudrait un livre pour recenser tous les fruits amers de ces neuf dernières années. La criminalité est hors de contrôle. Scandale après scandale, le gouvernement est aux prises avec lui. Ensuite, il y a eu la désastreuse application ArriveCAN, qui a coûté 60 millions de dollars. Le système de santé est chroniquement sous-financé tandis que l’argent du gouvernement va aux partisans du Parti libéral qui obtiennent des contrats gouvernementaux sans concurrence. Les partisans des organisations terroristes défilent dans les rues et les synagogues juives sont la cible de bombes incendiaires à plusieurs reprises. Trudeau et ses ministres ont répondu en rampant jusqu’aux mosquées pour implorer du soutien, car il y avait plus d’électeurs musulmans que juifs. La légalisation des drogues et les programmes d’« approvisionnement sûr » contribuent au déclin de la santé mentale, tout comme l’idéologie de genre incontrôlable dans les écoles publiques, qui consiste en une maltraitance institutionnalisée des enfants. Les Canadiens aspirent à ce que les adultes soient à nouveau aux commandes.

Mais en 2015, les électeurs ont confié la direction d’un pays du G7 à un homme inexpérimenté, sans qualification, avec un ego immense et sans autre objectif que le pouvoir. Un peu plus de neuf ans plus tard, les pleins effets de cette décision se font sentir, et les Canadiens en souffrent. Écoutez ce discours de cinq minutes de Pierre Poilievre qui met les choses en perspective.

Ce qui a été détruit peut ou non être reconstruit. Mais aujourd’hui, les Canadiens prient pour que Dieu guérisse un pays en souffrance. La démission de Justin Trudeau n’arrange rien, mais elle ouvre une porte.