Mise à jour, 11h40 :
Les forces ukrainiennes ont utilisé mardi six missiles balistiques à longue portée fournis par les États-Unis pour frapper des cibles en Russie, a annoncé le Kremlin. Les défenses antimissiles russes ont abattu les six missiles et aucune victime ni dommage n’a été causé par les frappes, a indiqué le Kremlin. Les éclats de l’un des missiles abattus ont effectivement provoqué un incendie dans une installation militaire russe, mais les soldats l’ont rapidement éteint, ont indiqué les autorités russes dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
L’annonce de l’attaque est intervenue quelques heures après que le président russe Vladimir Poutine a déclaré au monde que la Russie modifiait sa doctrine régissant l’utilisation des armes nucléaires. Dans le cadre de ce changement de politique, le Kremlin a déclaré qu’il pourrait répondre avec des armes nucléaires à toute attaque menée par une puissance non nucléaire si l’attaque était menée avec l’aide d’une puissance nucléaire.
Cette attaque répond-elle à ces critères ? Les missiles balistiques de type ATACMS utilisés par Kiev lors des frappes étaient le type de missiles que le Kremlin a exhorté ces derniers jours à la Maison Blanche de ne pas laisser l’Ukraine tirer sur la Russie, selon l’Institut pour l’étude de la guerre, une organisation à but non lucratif basée à Washington.
Post initial, 10h30 :
Le président russe Vladimir Poutine a modifié mardi la politique du pays, augmentant le nombre de scénarios possibles dans lesquels il pourrait utiliser ses armes nucléaires. Selon la nouvelle politique, une réponse nucléaire de la Russie serait justifiée par une attaque d’un État non nucléaire contre la Russie, si l’attaque initiale était soutenue par un État nucléaire. Par ailleurs, toute attaque contre la Russie ou l’un de ses alliés par un pays membre d’un bloc militaire ou d’une alliance serait considérée comme une attaque de l’ensemble de l’alliance, selon la nouvelle position du Kremlin. L’administration Poutine a précisé qu’elle considérait les armes nucléaires comme une mesure de dissuasion et une réponse extrême de dernier recours à une agression.
Qu’est-ce que cela signifie? Le Kremlin considère les armes nucléaires comme une réponse légitime à une attaque ukrainienne à l’intérieur de ses frontières que les États-Unis ont aidé Kiev à mener. La publication de la doctrine militaire révisée de Poutine fait suite à de nombreux reportages médiatiques ce week-end selon lesquels le président américain Joe Biden aurait autorisé les forces ukrainiennes à utiliser des missiles à longue portée fournis par les États-Unis contre des cibles en Russie. Mais un porte-parole du Département d’État américain a refusé lundi de commenter ou de confirmer ces informations.
Poutine a affirmé en septembre que l’Ukraine ne pouvait pas utiliser efficacement les missiles à longue portée fournis par les États-Unis sans utiliser les systèmes de ciblage par satellite contrôlés par l’OTAN. Ainsi, si l’Ukraine commençait à frapper des cibles en Russie avec ces missiles à longue portée, cela signifierait que l’OTAN l’aidait à mener à bien ces frappes, affirmait alors Poutine.
Des membres de l’OTAN ont-ils répondu ? La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a déclaré mardi aux journalistes que son pays ne se laisserait pas intimider par la nouvelle politique de dissuasion nucléaire de la Russie, et a déclaré que Poutine jouait avec les craintes de la population.