Le Texas poursuit un avorteur qui a prescrit des médicaments par télésanté

Thibault Delacroix

Le Texas poursuit un avorteur qui a prescrit des médicaments par télésanté

La plainte a été déposée jeudi devant le tribunal de district du comté de Collin, au Texas, selon le bureau du procureur général de l’État. Le procureur général du Texas, Ken Paxton, allègue que Margaret Daley Carpenter, basée à New York, a violé plusieurs dispositions de la loi du Texas lorsqu’elle a prescrit un traitement médicamenteux abortif à base de mifépristone et de misoprostol à une femme de 20 ans. En juin, la femme a été transportée à l’hôpital pour une hémorragie ou un saignement abondant, selon le procès. En plus des complications pour la mère, la procédure a entraîné la mort de son enfant à naître âgé de 9 semaines, a déclaré Paxton.

Quelles dispositions de la loi de l’État Carpenter a-t-il violé, selon le procès ? La loi de l’État du Texas interdit l’avortement à tout stade de la grossesse, à l’exception des cas où la vie de la femme enceinte est en danger ou lorsque la grossesse menace de nuire considérablement à une fonction corporelle majeure.

Carpenter est co-directeur médical et fondateur de l’Abortion Coalition for Telemedicine. L’organisation promeut les avortements médicamenteux, les qualifiant de sûrs, rapides et abordables via la télémédecine. Carpenter a prescrit les médicaments abortifs à la jeune Texas de New York via une consultation en ligne, selon le procès.

La prescription a violé plusieurs dispositions du droit de l’État, selon le litige. Carpenter n’est pas titulaire d’un permis de médecin au Texas et n’est pas autorisé à pratiquer la télémédecine dans l’État du Texas, comme l’exige la loi de l’État, selon le bureau de Paxton. La loi du Texas interdit également la distribution de produits abortifs par livraison ou par courrier.

Que demande le procès ? Le Texas demande au tribunal d’imposer une injonction temporaire interdisant à Carpenter de prescrire des médicaments provoquant l’avortement au Texas, en attendant un procès visant à obtenir une ordonnance permanente lui ordonnant d’arrêter. Elle demande également des sanctions civiles de 100 000 dollars par violation, ainsi que des honoraires d’avocat.

Qu’est-ce que Carpenter a à dire ? Dans une déclaration écrite au MONDE, l’Abortion Coalition for Telemedicine a accusé Paxton de donner la priorité à son programme contre l’avortement plutôt qu’à la santé et au bien-être des femmes. L’organisation a insisté sur le fait que la mifépristone et le misoprostol sont approuvés par la FDA et peuvent être utilisés sans danger dans le contexte de l’avortement. Il continue en décrivant l’avortement chimique comme « un élément essentiel des soins de santé des femmes » et affirme qu’il devrait être accessible aux femmes quel que soit leur code postal ou leur capacité financière.