Le DOJ accuse la police de Memphis de recourir à une force excessive et routinière

Thibault Delacroix

Le DOJ accuse la police de Memphis de recourir à une force excessive et routinière

Le ministère américain de la Justice a annoncé mercredi avoir terminé une enquête de 16 mois sur le recours à la force par la police de Memphis. L’enquête fait suite à la mort de Tire Nichols, 29 ans, et aux manifestations qui ont suivi. L’enquête a révélé que les policiers de Memphis intensifient régulièrement les affrontements concernant des infractions non violentes au lieu de les désamorcer. Le DOJ a déclaré que la ville de Memphis et son service de police avaient pleinement coopéré à l’enquête fédérale et avaient depuis mis en œuvre des réformes. Le ministère a néanmoins appelé la ville à faire davantage pour remédier à la situation.

A quoi cela ressemble-t-il au niveau du sol ? Le DOJ a analysé un échantillon aléatoire tiré des données de plus de 2 000 incidents de recours à la force survenus entre janvier 2020 et septembre 2023. L’agence a également examiné chaque fusillade commise par un policier de Memphis entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre. 2022. Sur la base de cet examen, le DOJ a déterminé que les policiers de Memphis recouraient régulièrement à la violence lorsque cela était inutile et dans les cas où les suspects étaient maîtrisés et non armés. Les agents ont parfois commencé à donner des coups de poing, des coups de pied et à jeter les suspects au sol sans aucune provocation et quelques instants seulement après s’être approchés des suspects en question, a indiqué le DOJ.

De quels types de délits non violents parlons-nous ? Les policiers de Memphis ont régulièrement eu recours à une force disproportionnée contre les individus arrêtés pour des infractions au code de la route, selon l’étude. Dans près de 200 cas survenus entre 2018 et 2023, des agents ont eu recours à la force contre des individus qui conduisaient sans permis, a indiqué le DOJ. Les agents ont également puni les personnes qui avaient fui les lieux après un contrôle routier, même après s’être rendues.

Les agents sont-ils tenus responsables de leurs actes ? Le ministère de la Justice a constaté que ni le service de police ni la ville de Memphis ne tenaient systématiquement les agents responsables de leur recours excessif à la force. Plus précisément, le DOJ a accusé les commandants de police d’ignorer les avertissements clairs concernant la prévalence d’un recours excessif à la force.