La Cour suprême rejette la contestation parentale de la politique transgenre du district scolaire

Thibault Delacroix

La Cour suprême rejette la contestation parentale de la politique transgenre du district scolaire

La Cour suprême des États-Unis a refusé lundi de se saisir d’une affaire impliquant les droits parentaux. Il manquait une voix à la Cour suprême pour approuver la révision de l’affaire. Les parents du Wisconsin ont porté plainte, alléguant que la politique transgenre d’un district scolaire local demandait aux enseignants de cacher intentionnellement à leurs parents des informations sur les élèves. Parents Protecting Our Children, une coalition de parents d’Eau Claire, a poursuivi le district scolaire de la région d’Eau Claire, dans l’ouest du Wisconsin, en 2022 après que le district a introduit une politique interdisant aux enseignants d’informer les parents des changements intervenus dans l’orientation sexuelle de leur enfant.

Un enfant doit autoriser un enseignant à informer les parents des changements apportés à son nom, à ses pronoms ou à ses préférences en matière de toilettes, conformément à la politique de 2021. Le changement protégerait les élèves dont les parents ne seraient pas favorables à l’identité de genre d’un enfant, a affirmé le district. La politique demande également aux enseignants de rédiger ce que le district appelle des plans de soutien aux élèves en matière de genre. Ces plans visent à établir des protocoles autour de la participation à l’athlétisme et de l’utilisation d’espaces non mixtes, ainsi que des procédures juridiques et médicales, selon le district. Le procès des parents accusait le district d’affirmer que les parents n’avaient pas droit aux informations personnelles sur l’identité de leur enfant et qu’ils devaient plutôt les obtenir.

Les plaignants ont allégué que cette politique violait leurs droits parentaux en vertu de la Constitution américaine et ont poursuivi le district en justice. Un tribunal de district local a statué que les parents n’avaient pas qualité pour contester la politique du district, puisque l’affaire avait été déposée uniquement à titre préventif et que les parents n’avaient pas identifié de cas spécifique dans lequel leurs droits avaient été violés. Une cour d’appel fédérale a réaffirmé la décision du tribunal inférieur avant que la Cour suprême ne choisisse de ne pas entendre l’affaire. Cette décision permet effectivement de maintenir la décision d’appel précédente.

SCOTUS a-t-il expliqué le rejet ? Les juges Samuel Alito, Brett Kavanaugh et Clarence Thomas ont exprimé leur désir d’entendre l’affaire dans la décision publiée par le tribunal. La question des écoles violant les droits parentaux sur les questions transgenres est une question d’importance nationale croissante, a écrit Alito dans l’opinion dissidente, à laquelle Thomas s’est formellement joint. Le juge a déclaré qu’il aurait entendu l’affaire et a exprimé ses inquiétudes quant au fait que les tribunaux fédéraux commencent à utiliser la question de la qualité pour agir pour éviter de statuer sur des questions constitutionnelles controversées.

Comment les parents ont-ils réagi ? Luke Berg, conseiller adjoint au Wisconsin Institute for Law and Liberty, représentait la coalition parentale et partageait sa déception d’avoir manqué une voix. Refuser d’entendre une affaire ne signifie pas que les juges sont d’accord avec l’analyse erronée d’un tribunal inférieur sur cette affaire, a-t-il déclaré à WORLD. Berg espérait que cette dissidence aurait un impact sur des cas similaires qui sont en cours dans tout le pays. Si les districts scolaires continuent de bafouer les droits parentaux, les parents continueront à déposer des plaintes et, espérons-le, SCOTUS finira par choisir d’en entendre une, a-t-il déclaré.