Guerre

Thibault Delacroix

Guerre

Rat R • théâtres

Le regretté cinéaste français François Truffaut a censé dire que « il n’y a pas de film anti-guerre » parce que le film médium glorifie intrinsèquement le conflit et la confrérie des hommes à bras, mais dans Guerreles codirecteurs Alex Garland et Ray Mendoza tentent de trouver un équilibre délicat en étant pro-soldat sans être pro-guerre. Ils ne réussissent que quelque peu.

Mendoza est un vétéran de la guerre en Irak, et il a basé le film – avec Will Poulter, Joseph Quinn et Charles Melton – sur ses expériences réelles. L’histoire suit un peloton de phoques de la marine américaine sur une mission de surveillance dans le territoire irakien insurgé lorsque les choses tournent mal.

Le film brille dans son attention aux détails. Le dialogue, les réactions du personnage, les émotions, la panique et tout le reste, se sentent intimement réels. Les visuels sont nets: des gros plans serrés sur les visages des soldats permettent au public de ressentir ce qu’ils ressentent, et les plans larges donnent une vue objective, presque froidement impersonnelle, de ce qui se passe. Chaque instant recrée ce que c’est que d’être un soldat piégé derrière les lignes ennemies dans un scénario cauchemardesque.

Mais le film a du mal à nous faire prendre soin des personnages. Le public n’a pas le temps de connaître les soldats en tant qu’individus avant le début de l’action. De plus, il n’y a aucune discussion sur ce qui les motive à se battre, quel est le but de leur mission et s’ils croient ou non en cette mission.

Cela rend le film mal à l’aise et parfois malhonnête. Il nous dit de sympathiser et d’honorer les soldats que nous suivons. (Une carte de titre à la fin loue la brigade réelle qui «répond toujours à l’appel», et les crédits montrent des images et des photos des soldats réels avec les acteurs qui les représentent.) Et pourtant, parce que nous ne connaissons pas le «pourquoi» derrière leur ici, ils se sentent souvent comme les méchants. Nous les voyons d’abord en action terrorisant une famille qui vit dans l’appartement qu’ils prennent le relais comme avant-poste. Nous avons remis à plusieurs reprises dans cette famille de terreur au fil de la violence. Et quand les soldats partent enfin, c’est la famille qui nous reste, soulagée qu’ils soient enfin partis.

L’objectif de Garland et Mendoza de glorifier les militaires sans glorifier la guerre est louable, et leur engagement envers l’authenticité dans l’expérience du conflit est de premier ordre. S’ils n’avaient fait que faire confiance à leur film pour être anti-guerre sans nous éloigner des gens derrière les uniformes, les résultats auraient pu être sublimes.

Le film contient des blasphèmes et des scènes de violence graphique.