Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah tiendra-t-il ?

Thibault Delacroix

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah tiendra-t-il ?

Israël et le Hezbollah ont conclu la semaine dernière un accord de cessez-le-feu dans le cadre d’un accord négocié par les États-Unis et la France pour mettre fin aux combats au Liban.

Ce combat s’est intensifié il y a deux mois, mais il a en réalité commencé près d’un an auparavant, lorsque le groupe terroriste chiite a bombardé Israël avec des milliers de roquettes et de missiles pour tenter de se ranger du côté du Hamas après son attaque brutale contre Israël le 7 octobre 2023. Les objectifs déclarés du Hamas et du Hezbollah découlent de leur disposition religieuse et ont toujours été clairs : l’éradication de l’État juif. Mais ce cessez-le-feu apporte de l’espoir à de nombreux déplacés dans la région, notamment dans le sud du Liban et le nord d’Israël, qui ont beaucoup souffert des combats incessants.

Lors de la dernière guerre menée par Israël contre le Hezbollah, le groupe terroriste a été complètement humilié. Les principaux dirigeants du Hezbollah, dont son chef, Hassan Nasrallah, et son successeur immédiat, ont tous été éliminés, ainsi que des milliers de ses combattants. C’est important. De même, les tunnels, les armes et les propriétés appartenant au Hezbollah ont été décimés. Il ne fait aucun doute que les capacités militaires du groupe terroriste ont été presque écrasé. Il lui faudra des décennies pour retrouver ses prouesses militaires et retrouver son élan. précisément ce que l’accord de cessez-le-feu tente de garantir n’arrivera jamais.

L’accord prévoit une trêve de deux mois – une période initiale qui a débuté mercredi – qui oblige le Hezbollah à mettre fin à toute présence armée dans le sud du Liban, permettant ainsi à Israël de déplacer ses troupes de son côté de la frontière. L’essentiel de l’accord est que le Hezbollah et tous les autres groupes armés présents sur le territoire libanais ne mèneront aucune action offensive contre Israël et, en échange, Israël ne lancera pas d’attaques contre des cibles au Liban, que ce soit sur terre, dans les airs ou par voie aérienne. mer. Plus important encore, l’accord identifie les Forces armées libanaises officielles comme les seules entités armées autorisées à porter des armes ou à opérer des forces dans le sud du Liban.

Il s’agit d’un coup dur porté aux militants chiites qui opéraient essentiellement librement dans le sud du Liban sous influence iranienne. Pour garantir le respect de cet élément important de l’accord, l’accord insiste sur le fait que l’achat, la fourniture ou la production de toutes les armes militaires au Liban seront supervisés par le gouvernement libanais seul, et que toutes les autres installations impliquées dans la production d’armes doivent être supervisées. démonté. Pour garantir la responsabilité envers la communauté internationale, l’accord stipule qu’Israël et le Liban reconnaîtront l’importance de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies et que toute violation potentielle de ces engagements sera signalée à un comité dirigé par les États-Unis et la France et au Force intérimaire des Nations Unies au Liban.

L’accord offre à Israël et au Liban un soulagement aux hostilités et aux combats qui ont chassé plus de 1,2 million de Libanais et 50 000 Israéliens de leurs foyers.

La réalité est que, à des fins tactiques et militaires, les deux parties ne se contenteront pas d’une paix dont les objectifs ne sont pas atteints.

Mais la question importante est la suivante : l’accord de cessez-le-feu tiendra-t-il le coup ?

Même si nous devrions tous espérer que cet accord restera ferme et mènera à une paix durable entre le Liban et Israël, la perspective historique rend le tableau moins optimiste. L’accord de cessez-le-feu est particulièrement fragile et sa violation est presque certaine. En fait, les deux parties ont déjà commencé à échanger des accusations de violations. La réalité est que, à des fins tactiques et militaires, les deux parties ne se contenteront pas d’une paix dont les objectifs ne sont pas atteints.

Le Hezbollah n’acceptera jamais la défaite. Malgré toutes les humiliations et les destructions auxquelles il a été confronté au cours des deux derniers mois, le groupe affirme toujours qu’il poursuivra sa résistance contre l’ennemi juif. Même après le début du cessez-le-feu, de nombreux membres du Hezbollah sont apparus dans des vidéos célébrant et déclarant leur victoire. Ces terroristes sont animés par une idéologie malsaine qui ne cesse d’alimenter la haine et la colère contre tout ce qui est juif et qui prospère en renouvelant les vœux islamiques et les slogans promouvant l’éradication des Juifs. Sans ces slogans et sentiments, ce groupe terroriste n’aura aucune raison d’exister. De plus, l’Iran doit assurer sa présence sur la côte méditerranéenne pour pouvoir attaquer Israël. Et par l’intermédiaire du Hezbollah, l’Iran peut saisir cette fenêtre. Le Hezbollah ne se soucie pas du Liban ou de son peuple mais de l’Iran et de ses intentions dans la région

Mais Israël n’est pas non plus certain que cet accord de cessez-le-feu permettra d’aboutir à une paix durable. Après tout, Israël connaît très bien ses ennemis voisins. Les milices soutenues par l’Iran prospèrent en Syrie, en Irak et au Yémen, et elles ont toutes une seule cible. Certes, Israël espère que les choses se calmeront et que les Israéliens déplacés retourneront bientôt dans le nord, mais l’accord de cessez-le-feu repose sur un terrain fragile et les hostilités sont toujours imminentes.

C’est le moment pour le gouvernement libanais officiel de choisir un meilleur destin et d’entamer immédiatement le processus de sélection d’un président qui se souciera principalement de la prospérité du Liban, sans aucun égard pour les milices armées soutenues par l’Iran.

Espérons que l’accord de cessez-le-feu survivra, mais le temps nous le dira.