Géorgie
La police de Tbilissi a traîné le leader de l’opposition Nika Gvaramia hors du siège de son parti le 4 décembre, une décision qui s’inscrit dans le cadre du recours croissant à la violence par le gouvernement pour réprimer les manifestations antigouvernementales en cours. Au milieu des protestations publiques qui ont fait rage pendant des jours, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a condamné la violence et a appelé le gouvernement du Rêve géorgien à « cesser ses tactiques répressives visant à faire taire ses critiques ». Gvaramia dirige Akhali, un parti sous l’égide de l’opposition Coalition pour le changement. Les autorités ont également arrêté d’autres dirigeants de l’opposition. Les manifestants sont descendus dans la rue après que le Premier ministre Irakli Kobakhidze a annulé, le 28 novembre, la candidature du pays à l’adhésion à l’UE. Les Géorgiens pro-occidentaux accusent son gouvernement d’être pro-russe après avoir promulgué des lois sur les « agents étrangers » similaires à celles de la Russie et réprimé les groupes minoritaires et les journalistes. —Jenny Lind Schmitt
Belgique
Le 2 décembre, la Cour d’appel de Bruxelles a condamné l’État belge pour crimes contre l’humanité pour des enlèvements vieux de plusieurs décennies au Congo colonial. La décision a déterminé que cinq femmes métisses avaient été victimes d’« enlèvements systématiques » à la fin des années 40 et dans les années 50. L’État a retiré de force ces femmes – alors âgées de 1 à 5 ans – de leurs familles, ainsi que des milliers d’autres enfants métis. Les autorités ont envoyé les enfants dans des orphelinats catholiques éloignés dans le but de maintenir des sociétés ségréguées dans ce qui est aujourd’hui la République démocratique du Congo, le Rwanda et le Burundi. De nombreux enfants ont été abandonnés lorsque le Congo a obtenu son indépendance en 1960. La plaignante Noëlle Verbeeken, 79 ans, a déclaré que « la décision dit… que nous sommes reconnus ». L’État doit verser à chacune des femmes 50 000 euros (52 700 dollars) de réparations. —Eva Schmitt
Namibie
Le 3 décembre, la commission électorale du pays a déclaré Netumbo Nandi-Ndaitwah vainqueur de l’élection présidentielle namibienne, faisant de cette femme de 72 ans la première femme présidente du pays. Nandi-Ndaitwah occupe le poste de vice-président depuis le décès de l’ancien président Hage Geingob en février. Elle appartient au parti au pouvoir, la SWAPO, et a remporté le scrutin de fin novembre avec plus de 30 points de pourcentage sur son adversaire Panduleni Itula, un chirurgien candidat au parti Patriotes indépendants pour le changement. L’IPC envisage de contester les résultats du vote devant les tribunaux. Lors d’une conférence de presse le 5 décembre, Nandi-Ndaitwah a promis des « changements radicaux » pour lutter contre le chômage et la pauvreté dans le pays. —Élisa Palumbo
Bahamas
L’Assemblée parlementaire des Bahamas a suspendu sa session le 4 décembre après qu’un député ait saisi la grande masse de cérémonie du podium de la présidente Patricia Deveaux et l’ait jetée par la fenêtre. L’incident, suivi d’une bagarre qui a blessé plusieurs législateurs et agents de sécurité, s’est produit lors d’un débat houleux sur un scandale de corruption policière impliquant trois policiers inculpés par le ministère américain de la Justice. Les autorités américaines affirment que des responsables locaux corrompus ont contribué au trafic de cocaïne à destination des États-Unis à travers la nation insulaire. Le Premier ministre Philip Brave Davis a annoncé la démission du commissaire de police le 4 décembre. La masse symbolise l’autorité parlementaire, et la jeter par la fenêtre a une signification particulière : en 1965, un chef de l’opposition a jeté la masse par la fenêtre pour exiger un changement électoral. . —Jenny Lind Schmitt
Inde
La police a révélé le 3 décembre qu’elle avait demandé des informations au fournisseur d’accès Internet par satellite Starlink après avoir trouvé l’un de ses appareils à bord d’un bateau de trafic de drogue. Starlink n’est pas autorisé à fournir une couverture Internet en Inde, mais fin novembre, les garde-côtes indiens ont arrêté six ressortissants du Myanmar qui utilisaient un appareil Starlink pour naviguer dans les eaux indiennes alors qu’ils transportaient 6,6 tonnes de méthamphétamine illégale d’une valeur de 4,25 milliards de dollars. Le petit kit, qui peut tenir dans un sac à dos, a permis aux passeurs de négocier autour des îles Andaman et Nicobar. L’Asie de l’Est et du Sud-Est sont de plus en plus devenues des destinations pour les drogues illicites. L’année dernière, la police a saisi une quantité record de 190 tonnes de méthamphétamine. C’est la première fois qu’ils rencontrent des passeurs utilisant le système Internet d’Elon Musk pour naviguer sur une mer agitée. —Amy Lewis
Salvador
L’archevêque catholique salvadorien José Escobar Hélas a appelé le 1er décembre le gouvernement à ne pas rouvrir l’industrie minière du pays, mettant en garde contre des « dommages irrévocables à la vie et à la santé des gens ». Ses critiques visaient le président Nayib Bukele, qui a annoncé le 27 novembre la découverte de mines d’or d’une valeur estimée à 3 milliards de dollars. En 2017, le pays est devenu le premier au monde à interdire toute extraction de métaux afin de ralentir la contamination de ses ressources naturelles, mais Bukele, élu pour la première fois en 2019, a qualifié cette politique d’« absurde » et a soutenu que « cette richesse, donnée par Dieu, peut être exploité de manière responsable pour apporter un développement économique et social sans précédent à notre peuple. El Salvador est le pays le plus endetté d’Amérique centrale et plus d’un quart de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté. —Carlos Paez